LES GRANDES VACANCES

Les grandes vacances sont finies pour tous, et les écoliers et étudiants ont repris le chemin des cours. Et cela m’a fait resurgir les souvenirs d’enfance !

Il suffit parfois d’un parfum, d’un son ou d’une image pour que ressurgissent les souvenirs d’enfance. Ceux des vacances chez ma grand-mère font partie des plus précieux. De petites scènes simples, mais remplies de tendresse et d’émotion, qui ont marqué à jamais mes étés.

Dès mon arrivée, tout prenait une autre saveur : la maison embaumait la confiture de prunes qui mijotait doucement, et le plancher grinçait sous mes pas comme pour me souhaiter la bienvenue.


Le jardin, avec ses allées un peu sauvages et ses rosiers aux couleurs éclatantes,
devenait notre royaume. Avec presque rien, nous inventions des jeux qui occupaient nos journées entières. Deux planches de bois clouées ensemble se transformaient en échasses fragiles sur lesquelles nous avancions, le cœur battant, fiers de chaque pas gagné. Plus loin, un cerceau récupéré d’une vieille charrette roulait sur la cour pavée, poursuivi par nos cris de joie.
Il n’y avait pas de jouets sophistiqués, ni d’écrans pour occuper notre temps. Juste la nature, nos mains créatives et notre imagination débordante. Et cela suffisait à remplir nos journées d’aventures et de rires.

Le soir venu, l’air se rafraîchissait et l’odeur du potage s’échappait de la cuisine. Ma grand-mère préparait le dîner dans un calme rassurant : quelques légumes du jardin mijotaient dans la grande marmite, pendant que le pain de la veille se faisait griller sur le coin de la cuisinière. Nous revenions alors, fatigués mais heureux, les genoux écorchés et les joues encore chaudes du soleil.
Et puis, avant même que la nuit tombe, ma grand-mère fermait les volets. Elle tenait à ce rituel, sans doute par habitude, mais moi, cela me serrait le cœur. Dehors, le jour brillait encore, les oiseaux chantaient toujours, et j’avais l’impression qu’on m’arrachait un petit morceau de liberté. Ce pincement au cœur, je le ressens encore aujourd’hui en y repensant.
C’était pourtant un temps d’insouciance, un temps où la vie semblait simple et douce.

Ces instants, gravés dans ma mémoire, portent encore le parfum du bonheur.
■ Et vous, quels souvenirs d’enfance gardez-vous de vos étés chez vos grands-parents ?